Histoire de l’Église
Témoins de la fidélité


« Témoins de la fidélité », Révélations dans leur contexte, 2016

« Témoins de la fidélité », Révélations dans leur contexte

Témoins de la fidélité

Déclaration officielle 2

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Bill et Charlotte Acquah

La Bible relate l’histoire d’un peuple qui connut des difficultés et des souffrances. Dans l’Ancien Testament, les enfants d’Israël furent arrachés de leurs maisons pour vivre dans la captivité et l’esclavage sur des terres lointaines. Plus tard, la terre natale des Israélites fut occupée par des puissances étrangères qui les dirigèrent d’une main de fer. Le peuple espérait le salut en partie parce qu’il comprenait ce que cela signifiait d’endurer la servitude1.

L’expérience d’innombrables Noirs africains au cours des cinq derniers siècles fait écho à celle des anciens Israélites. Du début des années 1500 jusqu’en 1888, des générations d’Africains furent déportées de leur terre natale pour devenir esclaves en Amérique. Au début des années 1900, presque toute l’Afrique était occupée par des puissances étrangères.

Des deux côtés de l’Atlantique, l’esclavage et l’impérialisme générèrent de profondes divisions entre les populations noires et blanches. Les lois considéraient généralement les Blancs comme supérieurs. Après l’organisation de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours en 1830, quelques Noirs acceptèrent l’Évangile rétabli et la prêtrise fut conférée à certains d’entre eux. Cependant, la ségrégation raciale de l’époque et les menaces de persécution extérieures firent obstacle à l’intégration des Noirs dans l’Église2.

Au début des années 1850, l’Église suivait une loi qui restreignait la pleine participation des membres noirs en leur interdisant de recevoir la prêtrise ou d’avoir accès aux ordonnances du temple3. Durant plusieurs générations, beaucoup de saints des derniers jours noirs, à l’instar de nombreux Noirs du monde entier, prirent leur parti de ces circonstances difficiles et espérèrent un avenir meilleur.

Tandis que l’Église commençait à se développer au cours des décennies qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, un nombre croissant de Noirs se convertirent à l’Évangile rétabli. En Afrique et en Amérique, une nouvelle génération de pionniers noirs plaça sa confiance dans le Seigneur pour ouvrir la voie à tous ceux qui pourraient un jour participer pleinement à la vie de l’Église. Malgré des signes de changement encourageants dans les comportements par rapport aux races à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église, les discriminations raciales étaient toujours répandues et les restrictions concernant la prêtrise et le temple furent maintenues pour les saints noirs4. Les expériences de trois couples, Charlotte Andoh-Kesson et William Acquah au Ghana, Helvécio et Rudá Tourinho Assis Martins au Brésil, et Joseph et Toe Leituala Freeman aux États-Unis, apportent un éclairage sur ce que cela représentait d’être un saint des derniers jours noir durant les années qui précédèrent la révélation de 1978, laquelle rendit les bénédictions de la prêtrise et du temple accessibles à tous les membres de l’Église sans distinction de race.

Charlotte Andoh-Kesson Acquah et William Acquah, Ghana

Lorsqu’elle était enfant, Charlotte Andoh-Kesson allait à l’église anglicane avec ses parents et ses douze frères et sœurs. D’une nature pieuse, Charlotte mémorisait tous les cantiques ainsi que les paroles prononcées au cours de la messe.

Lorsque Charlotte avait à peu près onze ans, sa mère rencontra un pasteur qui s’appelait Joseph William « Billy » Johnson. Celui-ci n’était pas comme les autres pasteurs : en plus de la Bible, il prêchait à partir d’un autre livre d’Écritures intitulé le Livre de Mormon. Durant son enfance, Charlotte entendit prononcer des noms comme Moroni, Néphi et Ammon, ainsi que Moïse et Marc. En plus de ses autres cantiques, elle chantait les cantiques des saints des derniers jours qui parlaient de Sion et du rétablissement de l’Évangile. Accompagnée d’autres personnes de son Église, elle descendait parfois à la plage pour lutter en prière avec le Seigneur comme Énos l’avait fait dans le Livre de Mormon5.

La congrégation dont Charlotte faisait partie se réunissait dans un bâtiment délabré avec une grosse fissure dans le toit, mais les membres avaient décoré l’édifice avec une statue de l’ange Moroni en rappel des temples lointains. Certains des membres de l’assemblée rêvaient et prophétisaient au sujet d’un jour où ils seraient habillés en blanc et se tiendraient dans un magnifique temple au Ghana6. Cependant, avant que ce jour n’arrive, ils savaient que des représentants du siège de l’Église devaient venir pour les déclarer officiellement membres de l’Église mondiale.

En 1978, l’année où elle termina l’université, Charlotte commença à se sentir tiraillée entre des forces contradictoires. D’un côté, frère Johnson était de plus en plus convaincu que le jour allait bientôt arriver où cette Église, dont la plupart des membres étaient blancs et dont le siège se trouvait aux États-Unis, reconnaîtrait officiellement les congrégations du Ghana, et il se livrait à des jeûnes de plusieurs jours pour hâter l’arrivée de cet événement. Au même moment, Charlotte commença à sortir avec William Acquah. William était ravi de côtoyer la famille et les amis saints des derniers jours de Charlotte, mais il se montrait sceptique au sujet des enseignements de l’Église, critique quant à la vétusté de ses bâtiments et suspicieux vis-à-vis des Blancs en général, y compris ceux dont les saints des derniers jours du Ghana réclamaient la venue dans leurs prières.

Helvécio Martins et Rudá Tourinho Assis Martins, Brésil

Au Brésil, au début des années 1970, Helvécio et Rudá Martins étaient à la recherche de vérités religieuses. Suivant les conseils de la famille de Rudá, le couple avait passé plusieurs années à pratiquer le Macumba, un mouvement religieux qui mélangeait des traditions africaines avec des enseignements catholiques et du spiritisme. Toutefois, ils commencèrent peu à peu à sentir que le Macumba ne comblait pas leurs besoins spirituels ni ne les rapprochait des membres de leur famille décédés ou de leurs ancêtres7.

En 1972, deux missionnaires saints des derniers jours frappèrent à leur porte. Helvécio était intéressé mais avait une question pressante. Il demanda : « Étant donné que le siège de votre Église est basé aux États-Unis, pays avec un passé de conflit racial, comment votre religion considère-t-elle les Noirs ? Sont-ils admis dans les églises ? »

Helvécio se rappela avoir vu le missionnaire le plus âgé « se tortiller sur sa chaise8. » Avant de répondre, les missionnaires demandèrent de prier avec Helvécio, Rudá et les enfants. Puis ils firent le récit du rétablissement et expliquèrent, selon la meilleure compréhension qu’ils en avaient, la restriction concernant la prêtrise et le temple. Helvécio fut suffisamment satisfait par leur réponse pour écouter la suite de ces nouveaux enseignements. Quelques mois plus tard, encouragés par « l’Esprit des discours […] et l’amour des membres » à l’Église, Helvécio et Rudá se firent baptiser9. À ce moment-là, ils étaient heureux de permettre à l’Évangile d’améliorer leur vie et de pouvoir attendre, jusqu’au Millénium supposaient-ils, les bénédictions liées à la prêtrise.

Cependant, environ un an après leur baptême, ils furent étonnés lorsque leurs bénédictions patriarcales suggérèrent que les membres de leur famille serait scellés dans cette vie et que leur fils Marcus ferait une mission. Ne voulant pas être déçus, ils s’en tinrent à la perception qu’ils avaient de devoir patienter jusqu’au retour du Christ pour de telles bénédictions. En même temps, désirant être préparés pour ce que le Seigneur avait en réserve pour eux, ils ouvrirent un compte épargne pour la mission de Marcus10.

Durant les quelques années qui suivirent, la famille Martins progressa dans l’Église et les membres leur apportèrent leur soutien et parfois des expressions de sympathie qui les mettaient mal à l’aise. Un jour, un évêque dit à Helvécio qu’il ressentait que son défi le plus grand serait de demeurer fidèle dans l’Église sans pouvoir être ordonné à la prêtrise. Helvécio répondit : « Frère, je serais reconnaissant que ce soit ma plus grande épreuve11. »

En 1975, comme Helvécio avait été appelé directeur régional de la communication de l’Église, on l’invita, avec Rudá, à visiter le site de la construction du temple de São Paulo au Brésil. Pendant la visite, Helvécio et Rudá s’arrêtèrent à l’endroit où, ils l’apprirent plus tard, se trouverait la salle céleste. Helvécio se rappela : « Un esprit puissant a touché notre cœur. Nous nous sommes pris dans les bras l’un de l’autre et nous avons pleuré sans trop savoir pourquoi12. »

Deux ans plus tard, lors de la cérémonie de la pierre d’angle du temple, Spencer W. Kimball appela Helvécio à ses côtés. Il lui donna ce conseil : « Frère Martins, ce dont vous avez besoin, c’est de rester fidèle. Restez-le et vous recevrez les bénédictions de l’Évangile13. »

Mais comment la famille Martins pourrait-elle recevoir toutes les bénédictions de l’Évangile sans détenir la prêtrise ni accomplir les ordonnances du temple ? L’année suivante, Marcus se fiança à une membre de l’Église qui n’avait pas d’ancêtre noir. Elle était contente de pouvoir compter sur la promesse qu’un jour, toutes les bénédictions seraient accessibles à tous les membres, mais la perspective de ne pouvoir se marier au temple lui était douloureuse.

Joseph Freeman et Toe Leituala Freeman, États-Unis

Bien avant d’entendre parler de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, Joseph Freeman avait juré de donner sa vie au Christ. Sa famille était pratiquante dans le « mouvement de la Sainteté » et il devint pasteur laïque. En 1972, Joseph s’enrôla dans l’armée et fut affecté à Hawaï. Il occupait ses journées au service militaire, et il passait son temps libre à prêcher et à prier.

Mais Joseph ressentait qu’il lui manquait quelque chose. Désirant être guidé, il posa une semaine de congé, se rendit dans une zone retirée de la plage et jeûna pendant cinq jours. Il se souvint : « J’ai littéralement supplié le Seigneur afin de savoir ce que je devais faire pour obtenir la force et le pouvoir spirituel d’enseigner l’Évangile comme il le fallait14. » Il exprima également un deuxième vœu : trouver une épouse qui aimerait Dieu autant qu’elle l’aimerait lui.

Joseph reçut rapidement une réponse à sa prière. Lors d’une visite du centre culturel polynésien de Laie, il rencontra plusieurs saints des derniers jours dont la vision de l’Évangile l’impressionna. Il remarqua plus particulièrement une sœur, Toe Isapela Leituala, qui rentrait de mission et qui était tout à fait le genre de femme qu’il avait toujours recherché. Grâce à ses conversations avec ses nouveaux amis et grâce aux missionnaires et à Toe, Joseph fut convaincu qu’il avait trouvé l’Église rétablie du Christ. Il se fit baptiser le 30 septembre 1973.

Nouveau membre, Joseph éprouvait des sentiments mélangés quant à la question de la race dans l’Église. Il était inquiet d’être le seul membre noir de sa paroisse. En outre, la restriction par rapport à la prêtrise et aux ordonnances du temple l’empêchait de réaliser deux de ses désirs les plus chers : celui d’être ministre du Seigneur et celui d’avoir le mariage qu’il voulait. Toe, désirant se marier au temple et sentant que ses sentiments pour Joseph grandissaient, coupa les ponts avec lui.

Cela dérangeait aussi Joseph de ne pas trouver d’Écritures qui puissent attester des raisons communément avancées pour justifier la restriction, dont la plupart reposaient essentiellement sur des spéculations ayant trait à la vie prémortelle. Toutefois, il trouva du réconfort dans la promesse qu’un jour, au plus tard pendant le millénium, les hommes noirs auraient la prêtrise. Joseph rapporta . « Je n’imaginais pas le millénium comme une chose lointaine dépassant la compréhension. Je ressentais vraiment qu’il ne se passerait pas beaucoup d’années avant ‘ce grand et terrible jour’15. »

Malgré les dilemmes auxquels il était confronté dans l’Église en tant que Noir, Joseph demeura reconnaissant pour l’Évangile. Il se souvint : « Les jours passant, le don du Saint-Esprit est devenu une plus grande source de conseil et de paix, devenant partie intégrante de ma vie16. » Peu de temps après sa conversion, il lui devint difficile d’imaginer comment il avait pu vivre autrement.

Il devint également difficile à Toe d’imaginer sa vie sans Joseph. Bien qu’en se mariant avec Joseph, elle doive renoncer au scellement au temple qu’elle espérait depuis longtemps, elle se sentit poussée à reprendre leur relation. Ils commencèrent alors à sortir ensemble et demandèrent bientôt conseil à leur évêque à propos du mariage. Celui-ci leur fit d’abord part des préoccupations classiques liées aux mariages inter-races et inter-cultures, mais il leur promit aussi que s’ils jeûnaient et priaient, le Saint-Esprit leur dirait quoi faire. Joseph et Toe obéirent et ressentirent la confirmation de leur choix par l’Esprit. Certaines personnes firent pression sur eux pour qu’ils rompent, mais ils restèrent fidèles à la réponse qu’ils avaient reçue. Ils se marièrent le 15 juin 1974.

Ils furent bientôt béni par la naissance d’un enfant, et Joseph et Toe décidèrent de quitter la vie militaire. Ils déménagèrent à Salt Lake City où ils eurent d’autres enfants. L’un des facteurs qui motiva leur décision de s’installer à Salt Lake City était la présence du « Groupe Genèse », groupe social et spirituel de saints noirs parrainé par l’Église17. Dans l’ensemble, Joseph était satisfait de sa vie dans l’Église. Toutefois, il se souciait de la façon dont il devait élever ses fils afin qu’ils aient suffisamment d’estime d’eux-mêmes pour être prêts le jour où, à l’adolescence, ils seraient écartés de la possibilité de recevoir la prêtrise comme les autres jeunes de leur âge.

Le jour tant attendu

Tandis que les assemblées de croyants se développaient au Ghana et au Nigéria, et que des personnes telles que la famille Martins et Joseph Freeman devenaient membres de l’Église en Amérique, Spencer W. Kimball prit acte de leur fidélité et se montra de plus en plus préoccupé par la façon dont il pourrait les aider à progresser dans leur foi. Un jour, il fut ému jusqu’aux larmes par la lettre d’un jeune collégien du Ghana, Emmanuel Bondah, qui désirait obtenir un exemplaire du Livre de Mormon et de l’aide pour devenir « un mormon pur18 ».

Au début de l’année 1978, le président Kimball priait régulièrement dans le temple pour recevoir la révélation concernant l’accès des membres de l’Église noirs à la prêtrise et aux bénédictions du temple. Il discuta longuement du sujet avec ses conseillers de la Première Présidence et les membres du Collège des douze apôtres et leur demanda d’en faire un sujet d’étude et de prière.

Le 1er juin 1978, Spencer W. Kimball se réunit à nouveau dans le temple avec la Première Présidence et le Collège des Douze. Il sollicita encore leur avis et leur conseil au sujet de la restriction puis ils prièrent pour obtenir la révélation. Bruce R. McConkie se rappella : « J’avais eu des expériences remarquables auparavant […] mais aucune de cette intensité. Tous les frères ont immédiatement su et ressenti en leur âme quelle était la réponse à la requête pressante du président Kimball19. » Une semaine plus tard, la Première Présidence envoya le message à travers le monde entier annonçant que la restriction était levée. Cette révélation fut plus tard reconnue comme Écriture et publiée dans les Doctrine et Alliances sous le nom de Déclaration officielle 2.

Le jour qui suivit l’annonce, Joseph Freeman reçut un appel téléphonique de son évêque. Leur conférence de pieu devait justement se tenir ce week-end-là. Joseph eut un entretien, fut soutenu et, le 11 juin 1978, devint le premier Noir à recevoir la Prêtrise de Melchisédek suite à la révélation. Il pouvait enfin officier avec l’autorité qu’il avait recherchée par la prière. Deux semaines plus tard, Joseph et Toe Freeman se rendirent au temple avec leurs enfants. Tandis qu’ils étaient agenouillés à l’autel, Thomas S. Monson prononça les paroles de l’ordonnance puis les scella pour le temps et toute l’éternité20.

Pour la famille Martins, au Brésil, la nouvelle conduisit le fils, Marcus, à repousser son mariage pour faire une mission, comme cela était indiqué dans sa bénédiction patriarcale, et pour laquelle ses parents avaient économisé. Juste après avoir été ordonné ancien lui-même, Helvécio se tint dans le cercle pour ordonner Marcus au même office. « J’ai cru que j’allais exploser de joie », se rappella Helvécio21. Quelques semaines plus tard seulement, il donna une bénédiction au fils de son employé de maison et fut témoin de sa guérison miraculeuse. En novembre de cette année-là, le temple de São Paulo au Brésil ouvrit et la famille Martins, y compris Marcus qui servait dans cette ville, put être scellée22.

Au Ghana, la révélation sur la prêtrise ouvrit enfin la voie aux missionnaires qui purent aller organiser officiellement des assemblées dans ce pays. Pour des membres comme Charlotte Acquah, cela fut une réponse claire aux jeûnes prolongés et aux nombreuses prières des saints locaux. Son mari, William, ne fut pas aussi touché. Au cours de ses études, il avait développé une méfiance envers les Blancs et leurs récits relatifs à l’Histoire et la religion. Ses interactions avec eux n’avaient fait qu’accentuer cette méfiance et il se montrait sceptique vis-à-vis des missionnaires blancs et de leur capacité d’apporter quoi que ce soit de bon dans son pays23.

Toutefois, ce qui se passa ensuite le surprit. Un couple missionnaire d’âge mûr, Reed et Naomi Clegg, l’aidèrent à accepter l’Évangile grâce à leurs actes et leurs paroles. Ils étaient chaleureux et francs. Ils n’enseignaient pas seulement que tout le monde est enfant de Dieu, ils montraient également du respect à toutes les personnes qu’ils rencontraient. « Ils m’accueillaient comme personne ne l’avait jamais fait auparavant24 », raconta William. Une fois que ses réserves par rapport aux missionnaires blancs se furent envolées, il ne fallut pas beaucoup de temps à William pour sentir le message de l’Évangile s’ancrer profondément dans son cœur. Il fut baptisé et reçut la prêtrise, puis il aida à l’édification de l’Église au Ghana depuis ses débuts modestes jusqu’à un jour de 2004, où les visions des saints se réalisèrent lorsque le Ghana eut son propre temple.

Aller de l’avant avec foi

Comme Helvécio Martins l’avait expliqué à son évêque au milieu des années 1970, la restriction concernant la prêtrise et le temple faisait partie des nombreuses épreuves de la vie des membres de l’Église noirs. En plus de leurs problèmes personnels, beaucoup d’entre eux durent et font encore face à des incompréhensions et à des préjugés culturels, y compris dans leurs paroisses ou leurs branches. Par ailleurs, des membres de toutes races ont des difficultés à comprendre cette restriction.

En conséquence de la révélation qui a mis fin à la restriction, les membres de l’Église du monde entier sont totalement intégrés dans les assemblées. Grâce au service pastoral, les appels dans l’Église, le service et les liens d’amitiés, il arrive souvent que des membres d’origines différentes s’impliquent profondément dans la vie des uns et des autres. Les membres s’instruisent et se conseillent mutuellement, et ils ont la possibilité de mieux comprendre les points de vue et les expériences des uns et des autres.

Les saints des derniers jours sont encore aujourd’hui confrontés aux problèmes causés par des siècles d’esclavage, de colonisation, de suspicion et de division. Mais leurs relations dans l’Église leur offrent une occasion d’être d’un seul cœur et d’un seul esprit, tandis qu’ils œuvrent ensemble dans l’amour. Tandis qu’ils avancent résolument avec humilité et avec foi, les membres de l’Église trouvent la guérison et la force en Jésus-Christ, notre Sauveur à tous.

  1. L’Ancien Testament rapporte que les Israélites furent esclaves en Égypte puis emmenés en captivité en Assyrie et à Babylone. Certains livres apocryphes datent de la période où Israël était dirigé par des puissances grecques. À l’époque du Nouveau Testament, c’étaient les Romains qui occupaient Israël.

  2. Peter Kerr, ancien esclave qui vivait en Ohio, fut probablement le premier Noir à accepter l’Évangile lorsque les missionnaires servaient dans la région de Kirtland en 1830 (voir Mark Staker, Hearken O Ye People: The Historical Setting of Joseph Smith’s Ohio Revelations, Salt Lake City : Kofford Books, 2009, p. 3). Elijah Abel, Jane Manning James, Q. Walker Lewis et Green Flake font aussi partie des premiers saints des derniers jours noirs. Les voisins des premiers saints des derniers jours considéraient les relations que ceux-ci entretenaient avec les Noirs américains comme dangereusement cordiales, et cette perception contribua aux violences dirigées contre les saints dès 1832, lorsque des gens du comté de Jackson les accusèrent de trafiquer avec leurs esclaves (voir William W. Phelps, « To His Excellency, Daniel Dunklin, Governor of the State of Missouri », The Evening and the Morning Star, vol. 2, n° 15, décembre 1833, p. 226-231).

  3. Voir « Race et prêtrise», Sujets de l’Évangile, topics.lds.org.

  4. Aux États-Unis, l’acquisition de droits par les populations de couleur durant les années 1950 et 1960 ralentit dans les années 1970, car de nombreuses personnes qui avaient approuvé la fin des lois discriminatoires dans le Sud s’opposaient aux efforts pour accroître l’intégration raciale dans le Nord. En Afrique également, au cours des années 1950 et 1960, de nombreux pays qui avaient gagné leur indépendance s’aperçurent, dans les années 1970, que des barrières les empêchant d’être des acteurs à part égale demeuraient au sein de la communauté internationale.

  5. William E. D. et Charlotte A. Acquah, interview par Matthew K. Heiss, Cape Coast, Ghana, 16 octobre 1999, transcription, p. 26, Bibliothèque d’histoire de l’Église, Salt Lake City.

  6. Acquah, interview, p. 22.

  7. Helvécio Martins et Mark Grover, The Autobiography of Helvécio Martins, Salt Lake City : Aspen Books, 1994, p. 39-40.

  8. Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p. 44.

  9. Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p. 45.

  10. Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p. 46.

  11. Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p. 57.

  12. Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p. 64.

  13. Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p. 66.

  14. Joseph Freeman, In the Lord’s Due Time, Salt Lake City : Bookcraft, 1979, p. 43.

  15. Freeman, In the Lord’s Due Time, p. 67-68.

  16. Freeman, In the Lord’s Due Time, p. 66.

  17. Freeman, In the Lord’s Due Time, p. 87, 100-101. Le groupe Genèse avait été créé en réponse à la demande de trois membres noirs, Ruffin Bridgeforth, Darius Gray et Eugene Orr, afin d’aider les quelques saints noirs de la région à redevenir pratiquants. Gordon B. Hinckley, Thomas S. Monson et Boyd K. Packer, du Collège des douze apôtres, se sont réunis avec ces trois frères et ont aidé à organiser le groupe (voir Edward L. Kimball, « Spencer W. Kimball and the Revelation on Priesthood », BYU Studies, vol. 47, n° 2, 2008, p. 30).

  18. Janath Russell Cannon et Edwin Q. Cannon, fils, Together : A Love Story, Salt Lake City : Desktop Publishing, 1999, p. 153.

  19. Kimball, « Spencer W. Kimball and the Revelation on Priesthood », p. 56.

  20. Chris Peterson, « Black Priesthood Holder Recalls Historic Day », Deseret News, 23 avril 2010, www.deseretnews.com.

  21. Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p. 70-71.

  22. Martins, The Autobiography of Helvécio Martins, p. 78.

  23. Acquah, interview, p. 8, 12-14.

  24. Acquah, interview, p. 14.